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Doyle Brunson est mort, vive Doyle Brunson !

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Doyle Brunson est mort, vive Doyle Brunson ! Empty Doyle Brunson est mort, vive Doyle Brunson !

Message  thundercat33 Lun 15 Mai - 19:59

Très bel article de club poker qui rend hommage a Texas Dolly et que nous relayons.

Doyle Brunson est mort ce dimanche à l'âge de 89 ans. L'information a été confirmée par sa famille et a immédiatement suscité des centaines d'hommages de la part de toutes les générations de joueurs. Doyle vivait poker, Doyle respirait poker, Doyle était le poker.

Doyle Brunson est mort, vive Doyle Brunson ! Doyle10

RIP Doyle. Au fil des années, la formule était devenue un meme qui témoignait autant de l'affection que lui portait la communauté que du défi à la mort que représentait sa simple existence. Accidents, braquages, tumeurs : Doyle Brunson survivait à tout. Il était immortel et à bien des égards, il le restera.

Figure tutélaire pour tout un milieu, toute une industrie, Texas Dolly était aussi devenu au fil des années — un peu malgré lui — une figure paternelle pour toute une génération de joueurs. Comme tout bon Texan né dans les années 30, il lui arrivait de taper à côté dans ses prises de position publiques. Mais personne ne lui en tenait rigueur. L'annonce de son décès, il y a quelques heures, a donc sans surprise été suivie d'une pluie d'hommages.

Daniel Negreanu:

"Une légende. Il n'y aura jamais d'autre Doyle Brunson. Doyle était le joueur préféré de ma compagne et de très loin. The Godfather of Poker manquera à beaucoup de monde."


Phil Hellmuth:

"Le poker a perdu sa plus grande légende aujourd'hui. Doyle a inspiré trois générations de joueurs avec son style et son livre Super System. Il jouait toujours sérieusement car il détestait perdre plus que tout. Il a régné sur les grosses tables de cash game de Las Vegas pendant cinquante ans !

Doyle a été marié à l'amour de sa vie, Louise, durant 62 ans. Au revoir au joueur de poker le plus aimé de l'histoire."

Scotty Nguyen


"Je ne peux pas croire que ce jour soit arrivé. Tu resteras toujours dans nos cœurs. L'homme, le mythe, la légende, The Godfather of Poker. Monsieur Brunson, vous avez fait du poker ce qu'il est. Merci pour tout ce que vous nous avez donné."


Pourquoi n'y aura-t-il jamais d'autre Doyle Brunson, comme l'affirme Daniel Negreanu ? Parce que Doyle fut de toutes les époques et de toutes les bonnes histoires. Il vivait sur une bobine de film. Le spectateur savait juste qu'il ne fallait espérer ni cliffhanger ni twist final : le héros allait mourir à la fin. Avec quelques larmes mais sans tristesse, car en quittant la salle il y aurait davantage de bons moments que de mauvais à se remémorer.

Rembobinons justement la pellicule. C'est en 1933 que vient au monde Doyle Brunson à Longworth, petit village très isolé d'une centaine d'habitants. Cette géographie locale particulière joue un rôle dans le parcours du jeune Texan : dépourvu du moindre moyen de transport, il doit se déplacer à la seule force de ses mollets, couvrant quotidiennement en courant la distance qui sépare Longworth des villages des environs.

Au fil des années, ses aller-retours répétés en font un athlète prometteur. Devenu une figure de l'équipe de basketball locale, il parcourt chaque jour environ un mile (1,6 km) pour entretenir sa forme. En 1950, il remporte même le mile event de l'Etat du Texas avec un temps de 4 minutes et 43 secondes.

Alors que ses performances lui valent de susciter la convoitise d'écoles renommées, il fait le choix de poursuivre son petit bonhomme de chemin à proximité du domicile familial. Jusqu'à ce que l'intérêt des Minneapolis Lakers (aujourd'hui Los Angeles Lakers) le séduise et le pousse à revoir sa position. Malheureusement, le sort en décide autrement : durant un job d'été, la chute de plaques de plâtre brise à la fois sa jambe et ses espoirs de professionnalisme.

Condamné à deux ans d'immobilisation et des séquelles à perpétuité, Doyle se réfugie dans les études et obtient brillamment ses diplômes. Tout le destine alors à une carrière conventionnelle, à l'exception de son goût pour le poker. Déjà adepte du jeu avant sa blessure, en particulier de 5 Card Draw, il y consacre de plus en plus de temps ensuite, payant même ses études avec ses gains. Et quand il se force à accepter un job de vendeur, c'est pour mieux faire machine arrière un an plus tard, après avoir pris conscience à la faveur de ses déplacements professionnels qu'il pouvait gagner en trois heures de poker l'équivalent d'un mois de salaire.

Doyle décide donc à 23 ans de devenir joueur professionnel, un statut particulièrement en décalage avec l'époque et qui suscite alors souvent plus de mépris que d'admiration. Car un tel choix de carrière passe nécessairement par les parties illégales (il n'en existe pas vraiment d'autres), à Fort Worth d'abord puis en arpentant les routes texanes avec un ami. Son État natal devient même vite trop étroit pour ses aspirations et leur voiture écume bientôt les sentiers d'Oklahoma et de Louisiane.

C'est à cette époque qu'il se forge en autodidacte ses premières réflexions théoriques. Chaque soir, en rentrant à l'hôtel, il se distribue des centaines de mains afin d'analyser un maximum de situations et de déterminer pour chacune le meilleur coup possible.

Au fil des mois puis des années, les enjeux des parties se font de plus en plus élevés et son parcours croise régulièrement celui d'autres futures légendes, comme Amarillo Slim ou Sailor Roberts. Tous ont bâti leur expérience de joueur dans des parties du crime organisé, autour de règles pas toujours respectées et si possible avec un revolver en poche. Dans ses livres, Doyle aura par la suite l'occasion de dévoiler des anecdotes représentatives de l'ambiance de l'époque, qu'il s'agisse de vols, de passages à tabac ou de heads up ponctués d'un pistolet sur la tempe. À cette époque, éviter de se faire braquer ou arrêter par la police étaient les premières qualités d'un bon joueur de poker.

En 1960, à 27 ans, Doyle rencontre Louise. Il l'épouse deux ans plus tard, juste avant qu'elle ne tombe enceinte. Un tableau parfait avant que le Texan ne se voit diagnostiquer une tumeur dans la nuque. L'avis des médecins est alors formel : le cancer est incurable et une éventuelle opération n'aura pour effet que de prolonger sa vie de quelques mois. À son réveil suite à l'opération en question, les examens médicaux concluent pourtant à une guérison miraculeuse : la tumeur a totalement disparu.

S'amorce une nouvelle phase de sa vie avec la formation des "Texas Rounders", une bande de joueurs réunis pour voyager ensemble et parier sur à peu près tout. Les gains et pertes sont alors partagés et cette collaboration leur permet, au terme de six années de vadrouille, de prendre la route de Vegas pleins d'espoir.

L'accord de partage de la bankroll, à la différence des liens d'amitié, ne résiste toutefois pas à la perte à six chiffres qui conclut l'escapade dans le Nevada. Cette mésaventure ne refroidit pas Doyle puisqu'il décide de s'installer de manière plus ou moins définitive à Vegas. C'est le début d'une longue histoire d'amour avec les World Series Of Poker, inaugurés en 1970. C'est également à cette époque que Mme Brunson met au monde Todd. 36 ans plus tard, ce dernier permettra à Doyle d'être à l'origine du premier duo père-fils à avoir remporté un bracelet WSOP.

Après une première édition des World Series qui voit l'élection de Johnny Moss au rang de vainqueur par ses pairs, Doyle atteint les années suivantes plusieurs tables finales, à la faveur d'un field ne dépassant jamais la vingtaine de joueurs. C'est également à cette période qu'il connaît la période la plus faste de toute sa carrière en cash game, dans un contexte où les tables gérées par la pègre cèdent peu à peu leur place à des parties plus réglementées. Notamment dans les arrière-salles des casinos, où les patrons des établissements ou les industriels de la drogue se délestent parfois de centaines de milliers de dollars sans sourciller.

Pas épargné par les drames familiaux (il perd sa première fille, alors âgée de 18 ans), Doyle grave son nom au palmarès des Word Series en 1976. Les six éditions précédentes avaient mis à l'honneur à plusieurs reprises Johnny Moss, Amarillo Slim, Puggy Pearson ou encore Sailor Roberts, sans que lui-même ne foule de son pied boiteux le chemin de la réussite. Jusque-là joueur reconnu mais pas couronné, il entre dans la cour des grands en dominant 21 adversaires sur le Main Event. Le dernier d'entre eux, Jesse Alto, succombe à un runner runner full house complété avec un T et un 2 en main. Cette victoire lui permet de remporter 230 000 $ et son deuxième bracelet, le premier ayant été glané quelques jours plus tôt sur le 5 000 $ Deuce to Seven Draw.


L'année suivante, le Texan récidive en triomphant pour la deuxième fois consécutive lors du main event, pour 340 000 dollars cette fois, avec un T et un 2 qui se transforment encore une fois en un full sur la river. Il est le premier joueur à réaliser cet exploit, et la fameuse main entre comme lui dans la légende. Cerise sur le gâteau, comme douze mois plus tôt, Doyle réalise en 1977 un doublé en remportant un deuxième bracelet dans un side event, en l'occurrence un 1 000 $ 7-Card Stud Split. Le voilà déjà à la tête de quatre bracelets WSOP.

Ces succès mettent Big Papa sur le devant de la scène. Il se voit alors proposer de coucher sur papier les clés de sa réussite, ce qu'il accepte volontiers. L'ouvrage qui en ressort, dans un premier temps dénommé How I Made Over $1,000,000 Playing Poker (il est le premier joueur à avoir atteint un million de dollars de gains en tournois), compile les contributions de plusieurs joueurs de l'époque au sujet des principales variantes alors disputées, la partie consacrée au No Limit Hold'em étant naturellement rédigée par Doyle.

Au fil des années, Super System deviendra la bible de tous les joueurs de poker en herbe. À tel point qu'on prête à cet ouvrage, le premier du genre, d'avoir littéralement révolutionné la vision du poker, voire d'avoir tout simplement poli les facettes du poker moderne. Doyle lui-même pense d'ailleurs avoir perdu plus d'argent qu'il n'en a gagné avec cet ouvrage, rien que par la hausse générale du niveau de jeu qui s'en est suivie.

À une époque où le circuit international du poker se borne presque exclusivement à l'intérieur des frontières du Nevada, et en particulier à Las Vegas pour la grand-messe annuelle, Doyle réalise l'exploit de s'illustrer quasiment chaque année. Vainqueur du 5 000 $ 7-Card Stud en 1978, il s'impose l'année suivante en duo avec l'inoubliable Starla Brodie dans le 600 $ Mixed Doubles. Une victoire pour 4 500 dollars plutôt anecdotique en soi, mais qui s'accompagne d'un sixième bracelet et, surtout, lui permet au crépuscule de sa vie d'afficher un total de dix bracelets en carrière.

En 1980, Texas Dolly (un surnom qu'il doit à une erreur du commentateur Jimmy Snyder, qui commit une erreur de lecture sur son prénom) passe tout près d'un exploit alors inédit : une troisième victoire sur le Main Event des World Series. Le field de 73 participants accouche finalement du couronnement de Stu Ungar, qui lui ne manquera pas l'occasion 17 ans plus tard de signer un troisième succès dans l'épreuve reine. Doyle échoue quant à lui sur la dernière marche au terme d'un heads up de légende.

En 1982 puis 1983, la belle histoire de Doyle avec le Main Event se poursuit, avec respectivement une quatrième et une troisième places, les deux fois au sein d'un field dépassant à peine la centaine de joueurs. Si l'expansion exponentielle des fields va lui être préjudiciable pour réitérer ses performances sur le même rythme par la suite, Doyle va traverser le reste des années 80 en continuant à réaliser des performances régulières en tournoi. Mais surtout, il amasse des fortunes dans des parties de cash games de plus en plus lucratives. De la première heure à aujourd'hui, le Texan est connu pour être l'un des principaux habitués du Big Game du Bellagio. Un argument supplémentaire qui en fait un candidat naturel au Poker Hall of Fame, qu'il est le 16e joueur à intégrer en 1988.

Les innombrables anecdotes auxquelles il a l'occasion d'assister aux tables le poussent par ailleurs à revenir à l'écriture, et ce dans un registre différent de son précédent opus. Dans Wisdom of a Champion, paru en 1984, Doyle met sur papier les histoires les plus intéressantes et farfelues qui ont jalonné sa carrière de joueur. L'ouvrage révèle son talent de conteur, talent qui ne se démentira pas au fil des années et des publications.

Il faut attendre 1991 pour voir Doyle briller à nouveau dans l'enceinte du Binion's. Il glane son 7e bracelet dans un 2 500 $ NLHE. En 1995, il échoue de peu en atteignant deux podiums dans des side events, dont une deuxième place dans un 5 000 $ Chinese Poker (les deux seuls events dans cette variante ont été disputés en 1995 et 1996). Finalement, après une 16e place lors du Main Event de Stu Ungar en 1997, le gain du 8e bracelet intervient en 1998 dans un 1 500 $ 7-Card Razz.

En 2003, Doyle manque de remporter son premier titre sur le World Poker Tour. Finalement quatrième du premier 25 000 $ WPT Championship au Bellagio, il marque l'Histoire de son empreinte l'année suivante en s'imposant lors du WPT Legends of Poker. Au-delà du gain de plus d'un million de dollars, il devient le premier joueur à réaliser le doublé main event des WSOP / WPT. Entre temps, il avait déjà confirmé son incroyable longévité en portant son total de bracelets à neuf avec une victoire dans un 2 000 $ HORSE.

Fort de sa popularité sans égale, Doyle capitalise sur l'image de son personnage à l'heure de l'avènement du poker en ligne et de l'explosion médiatique du jeu. Tous les shows TV d'importance consacrés au poker lui font la part belle et placent dans la lumière celui qui a été habitué à jouer dans l'ombre pendant tant d'années.

En 2004, il dépoussière Super System et publie Super System II. Cette même année, il fonde sa propre salle de poker en ligne : Doyle's Room. Un an plus tard, il remporte son dixième bracelet et égale le tout frais record de Johnny Chan. Ce trophée sera le dernier sur la scène WSOP, mais il continuera jusqu'au bout d'apparaître régulièrement aux tables du Rio. Ses sorties seront même invariablement ponctuées d'applaudissements nourris.

Voir jouer Doyle Brunson, c'était un peu passer la tête par une fenêtre donnant sur un autre temps : celui des légendes. Il est celui qui, le premier, a contribué à la transition de l'image du joueur de poker, du voyou sans morale au gentleman gambler au mode de vie finalement plutôt sain. Il est aussi l'un des seuls qui, jusqu'à son dernier souffle, est toujours parvenu à s'adapter à l'évolution des fields et des styles de jeu. Doyle avait certes survécu à des décennies comme à des siècles, mais personne ne le regardait comme un anachronisme. Il était peut-être là, son plus grand coup de force.

Doyle Brunson

"I still think young. I don't think old. When I saw those pictures of me at the poker tournament, I couldn't believe how old I looked. I still have the mentality of a 9-year-old mind. It's funny the way you look at yourself. I had this certain image of myself that was different than the way other people probably see me. I mean, I never had an image of myself as a fat person. While I knew I was fat, I didn't see myself that way. My mental image of myself was of the boy who grew up in Texas and set the record for running the mile. Deep down, i'm still that kid inside."


Traduction:
(Je pense encore jeune. Je ne pense pas vieux. Quand j'ai vu ces photos de moi au tournoi de poker, je n'arrivais pas à croire à quel point j'avais l'air vieux. J'ai toujours la mentalité d'un esprit de 9 ans. C'est marrant la façon dont tu te regardes. J'avais cette certaine image de moi-même qui était différente de la façon dont les autres me voyaient probablement. Je veux dire, je n'ai jamais eu l'image de moi comme un adulte. Même si je savais que j'étais adulte, je ne me voyais pas comme ça. Mon image mentale de moi-même était celle du garçon qui a grandi au Texas et qui a établi le record du mile en courant. Au fond, je suis toujours ce gamin à l'intérieur.)
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